Le compte à rebours a commencé. Andor revient enfin avec une deuxième saison qui nous propulse inexorablement vers le destin tragique que nous connaissons dans Rogue One. Un an s’est écoulé depuis les événements de Ferrix. Ce premier épisode nous replonge dans une galaxie où l’Empire montre son vrai visage, tandis qu’une Rébellion encore fragile cherche à s’organiser dans l’ombre. Entre infiltrations risquées et conflits politiques, nous découvrons un Cassian plus déterminé, mais encore loin du combattant qu’il deviendra.
Attention, cet article contient des spoilers sur Andor, saison 2, épisode 1.
Voler un TIE Fighter : quand la Rébellion prend son envol
L’épisode s’ouvre sur une surprise : ce n’est pas Cassian (Diego Luna) que nous retrouvons d’abord, mais une jeune femme nommée Niya (Rachelle Diedericks), occupée à inspecter un chasseur TIE dans un hangar impérial. Derrière cette routine se cache une mission clandestine : elle est là pour préparer le terrain à Cassian, infiltré pour voler l’appareil.
La tension est palpable lors de leur échange. Niya, pétrifiée, interroge Cassian : la Rébellion vaut-elle vraiment de mourir ? Sa réponse, digne d’un chef, tranche avec le pragmatisme dont il faisait preuve jusque-là. Mais les mots ne suffisent pas : dès qu’il prend les commandes du TIE, les choses dégénèrent. Collisions, tir accidentel, alarme déclenchée — la fuite est un fiasco. Ce contraste entre son idéal naissant et sa maladresse souligne combien son parcours reste à accomplir.
Quand les alliés deviennent des geôliers : le piège de la Brigade Maya Pei
Cassian trouve refuge sur une planète forestière, mais le soulagement est de courte durée. Il découvre que son contact Porko a été tué trois jours plus tôt par ceux qu’il venait aider : la Brigade Maya Pei, un groupe rebelle isolé et méfiant.
Pris pour un pilote impérial, il est fait prisonnier. Ironie cruelle : ces rebelles désespérés exigent qu’il leur apprenne à piloter… le vaisseau qu’il vient tout juste d’échouer à maîtriser. Couvert de boue, observant en silence les tensions internes du groupe, Cassian repère une opportunité de fuir lors d’une violente altercation. Mais l’espoir s’évanouit aussitôt : capturé à nouveau, il est emmené comme monnaie d’échange. Une manière de rappeler que chaque étape vers Rogue One sera semée d’embûches.
Mina-Rau : les cicatrices invisibles de l’exil
Pendant ce temps, les survivants de Ferrix – Bix (Adria Arjona), Brasso (Joplin Sibtain), Wilmon (Muhannad Ben Amor) et le droïde B2EMO – tentent de se reconstruire sur Mina-Rau, une planète agricole reculée.
La façade paisible de leur quotidien masque une fragilité profonde. Bix répare du matériel agricole, mais ses cauchemars la ramènent chaque nuit aux tortures infligées par le Docteur Gorst (Joshua James). La présence d’un simple dessin de Maarva (Fiona Shaw) suffit à raviver le poids du passé.
Quelques touches de tendresse existent : Brasso se rapproche de Talia (Claire Brown), Wilmon fait la cour à Beela (Laura Marcus). Mais cet équilibre est menacé. L’annonce d’un Recensement Impérial imminent fait planer un danger tangible : combien de temps peuvent-ils encore rester cachés ?
Mon Mothma : quand le politique devient personnel
Sur Chandrila, Mon Mothma (Genevieve O'Reilly) vit un autre type de sacrifice. Pour continuer à financer la Rébellion, elle accepte de marier sa fille Leida (Bronte Carmichael) au fils de Davo Sculdun (Richard Dillane), un choix qui la ronge.
Lors d’une réception codée en fête officielle, chaque invité, chaque geste est un message secret. Luthen (Stellan Skarsgård) et Kleya (Elizabeth Dulau) sont présents. Même sa cousine Vel (Faye Marsay) semble troublée par l’échange tendu.
C’est pourtant dans l’intimité que le drame se noue : Leida, en larmes, rejette son fiancé Stekan (Finley Glasgow) et supplie sa mère. Mais Mon, elle-même mariée jeune, ne peut qu’offrir des paroles vides. Le cadrage renforce cette impuissance : deux silhouettes perdues dans un décor trop grand.
La machine de propagande impériale : quand l’Empire prépare un génocide
Dans la Division Maltheen, Orson Krennic (Ben Mendelsohn) dirige une réunion stratégique en apparence anodine. Une vidéo montre les merveilles naturelles de Ghorman — mais derrière ce décor se cache un projet d’exploitation minière mortel, qui pourrait entraîner l’effondrement de la planète.
Déshumanisés par les agents du Ministère de l’Illumination, les Ghor sont décrits comme arrogants et égoïstes. Le plan : provoquer une révolte locale pour justifier une intervention armée. Dedra Meero (Denise Gough), implacable, propose cette stratégie froide avec un calme terrifiant.
La banalité du mal est saisissante : on planifie un massacre autour de petits fours. Une scène qui nous rappelle que dans Star Wars, l’Empire ne se contente pas d’écraser — il manipule, justifie et institutionnalise sa terreur.
Une saison qui s’annonce cruciale
Située en 4 BBY, cette deuxième saison d’Andor intensifie tous les enjeux. Cassian est encore loin du héros que l’on verra dans Rogue One, mais chaque mission ratée, chaque échec personnel le rapproche de son destin.
Le massacre de Ghorman, évoqué ici, semble voué à devenir l’un des événements clés de cette saison. Le showrunner Tony Gilroy a lui-même déclaré qu’il s’agissait d’"une partie très significative" de la série.
Les trois premiers épisodes de la saison 2 d’Andor sont disponibles dès maintenant sur Disney+. La suite s’annonce plus sombre, plus politique, et plus décisive que jamais.