Daredevil Born Again, épisode 8 : pourquoi tout devient bleu autour de Bullseye ?

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L’épisode 8 de Daredevil: Born Again marque une véritable rupture, tant sur le fond que sur la forme. Dès les premières scènes, un détail attire notre attention : à chaque fois que Bullseye entre en action, l’écran vire au bleu. Un choix visuel audacieux, révélateur de l’identité du personnage… mais aussi du bouleversement créatif qui a transformé la série en coulisses. Car si l’épisode 1 avait déjà été conçu par la nouvelle équipe, il servait de transition contrainte entre deux visions. À partir de l’épisode 8, les créateurs sont enfin libérés de ces contraintes : ils imposent leur propre rythme, ton, et surtout, leur esthétique.

Attention, cet article contient des spoilers sur Daredevil: Born Again, saison 1, épisode 8. Si vous ne l’avez pas encore vu, prenez le temps de le découvrir avant de revenir nous lire.

Une refonte complète après des débuts jugés décevants

Initialement développée par Matt Corman et Chris Ord, la série Daredevil: Born Again devait s’éloigner de l’ambiance sombre de la version Netflix pour se recentrer sur un format plus procédural, axé sur les affaires juridiques de Matt Murdock (Charlie Cox). Mais après le tournage de plusieurs épisodes, Kevin Feige a estimé que le résultat n’était pas à la hauteur des attentes. En octobre 2023, Marvel Studios a donc pris une décision radicale : congédier les showrunners et une bonne partie de l’équipe, pour recentrer la série vers une approche plus proche de l’esprit original.

Une nouvelle équipe a alors été recrutée, avec Dario Scardapane en tant que showrunner, et le duo de réalisateurs Justin Benson & Aaron Moorhead (déjà connus pour leur travail sur Moon Knight et Loki) à la mise en scène de plusieurs épisodes.

Problème : une partie des épisodes était déjà tournée. Marvel a donc dû composer avec des épisodes hérités de l’ancienne version, tout en construisant une continuité plus solide avec la nouvelle. C’est pourquoi les épisodes 2 à 7 souffrent d’un ton inégal, parfois en décalage. À l’inverse, l’épisode 8 — écrit par Jesse Wigutow et Dario Scardapane, et entièrement réalisé par Benson & Moorhead — reflète pleinement la vision renouvelée de la série. Et cela se voit.

Une mise en scène audacieuse : Bullseye enveloppé de bleu

L’un des éléments les plus saisissants de cet épisode est l’utilisation d’un éclairage bleu intense dès que Bullseye entre en scène. Ce choix visuel fort intervient notamment lorsqu’il s’évade de prison à l’aide… d’une dent cassée. Chaque fois que Benjamin Poindexter (Wilson Bethel) laisse exploser sa violence ou entre dans un état de concentration létale, l’image vire au bleu, comme si le monde autour de lui se gelait dans sa trajectoire.

Ce traitement est d’autant plus intéressant qu’il crée un contraste évident avec l’imagerie associée à Matt Murdock. Depuis le début de la série, Daredevil est entouré de nuances rouges discrètes, qui marquent le retour progressif de son alter ego. À l’opposé, Bullseye se teinte de bleu glacial — une couleur qui évoque à la fois la froideur, la précision et le danger.

Un clin d’œil aux comics Marvel

Ce code couleur n’est pas anodin. Dans les comics, le costume classique de Bullseye est principalement bleu, un bleu franc qui s’oppose au rouge iconique de Daredevil. La série reprend ici ce contraste chromatique pour traduire leur opposition de fond. L’idée n’est pas nouvelle : dès la saison 3 de la série Daredevil sur Netflix, Poindexter apparaissait régulièrement sous une lumière bleutée.

Mais ici, l’effet est renforcé. L’usage de la lumière bleue ne sert pas seulement à poser une ambiance : il marque visuellement l’émergence du double meurtrier de Poindexter, comme un indicateur à l’écran de son basculement dans la folie et la violence. Un choix esthétique aussi immersif que symbolique.

Le rouge aussi : la scène finale côté Daredevil

Ce jeu de couleurs atteint son paroxysme dans la scène finale de l’épisode. Lorsque Daredevil s’interpose pour sauver le Caïd et prend une balle destinée à Wilson Fisk, l’image bascule cette fois dans un filtre rouge saisissant. Un rappel visuel évident au costume du justicier, mais aussi à la douleur et au sang qui coule. La scène gagne en intensité, dramatique et viscérale, soulignant la violence du choc autant que le sacrifice de Matt Murdock.

Vers un costume enfin fidèle aux comics ?

Pour l’instant, Bullseye n’a pas encore revêtu son costume classique dans le MCU. Dans l’épisode 1, il apparaissait dans une tenue tactique évoquant celle qu’il adopte dans le comic bookDaredevil #20. Une version intermédiaire qui pourrait annoncer une transformation plus complète dans la suite.

L’effet bleu de l’épisode 8 agit donc comme un prélude : un avertissement visuel que l’on s’approche du Bullseye des comics. Et comme Matt Murdock arbore enfin son emblème de torse dans cette saison, il serait logique que son adversaire suive la même trajectoire d’alignement avec son design classique.

Et pour mieux comprendre les origines de ce tueur impitoyable, son obsession pour Daredevil et ses adaptations à l’écran, retrouvez notre portrait complet : Qui est Bullseye ?

Et le final ? Même équipe, même vision

Ce n’est pas un coup d’éclat isolé : l’épisode 9, qui conclura cette première saison, sera lui aussi écrit par Dario Scardapane et réalisé par Justin Benson & Aaron Moorhead. Ce choix confirme la volonté de Marvel Studios d’imposer cette nouvelle direction artistique et narrative comme la norme pour la suite. Autrement dit, le bleu autour de Bullseye ne fait que commencer à teinter l’univers de Daredevil dans le MCU.

Une nouvelle direction salutaire pour la série

Avec cet épisode, Daredevil: Born Again retrouve un souffle qu’on croyait perdu. Plus tendu, plus maîtrisé, plus audacieux visuellement, l’épisode 8 incarne la relance attendue de la série. Le retour de Bullseye, brutal et implacable, offre une nouvelle dynamique à l’intrigue, tandis que la mise en scène assumée de Benson et Moorhead installe un ton plus sombre, plus stylisé.

La lumière bleue devient alors le symbole d’un retour à l’essentiel : celui d’un affrontement entre deux figures opposées, dans un New York rongé par la corruption, où la justice et la folie s’affrontent à coups d’éclairs de couleurs.

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