"L'univers DC est infiniment plus vaste que ses trois piliers." Cette déclaration de James Gunn lors de la présentation aux studios Warner Bros. résume l'ambition qui anime ce nouveau chapitre. Au-delà de Superman et Batman, c'est tout un cosmos de personnages qui attend d'être exploré sur grand et petit écran.
Après avoir abordé dans nos précédents articles les projets phares comme Superman, Supergirl, ainsi que l'univers Batman avec The Brave and the Bold et Clayface, plongeons maintenant dans cette constellation de projets moins médiatisés mais tout aussi cruciaux pour l'architecture du DC Universe. Des marais mystiques de Swamp Thing aux couloirs politiques de Themyscira, ces productions dessinent les contours d'un univers aux multiples facettes.
Lanterns : Un polar cosmique aux frontières du DCU
"Imaginez True Detective avec des anneaux de pouvoir." Cette description percutante de Lanterns par James Gunn annonce une série qui redéfinira notre perception des Green Lanterns. Loin des déboires de la version 2011, cette production met en vedette Kyle Chandler et Aaron Pierre dans un thriller policier qui se déploie à l'échelle galactique.
Gunn n'a pas tari d'éloges sur les rushes qu'il a pu visionner. Le ton noir et mature contrastera délibérément avec l'optimisme de Superman, bien que Guy Gardner serve de connecteur entre ces deux mondes.
Cette dualité illustre parfaitement la philosophie de Gunn pour le DCU : créer un univers cohérent où chaque production possède néanmoins sa propre identité visuelle et narrative. Lanterns ne sera pas qu'une simple série de super-héros, mais une véritable enquête dans les recoins les plus obscurs du cosmos DC.
Paradise Lost : Les intrigues politiques de Themyscira avant Wonder Woman
Paradise Lost reste l'un des projets les plus mystérieux mais aussi l'un des plus essentiels pour Gunn et Safran. Cette série télévisée se concentrera sur l'île de Themyscira, patrie des Amazones, et se déroulera bien avant la naissance de Diana Prince/Wonder Woman.
"C'est clairement Game of Thrones sur Themyscira," a révélé Gunn, esquissant une série politique intense explorant les factions, les complots et les traditions de cette société uniquement féminine. La série est décrite comme "un drame humain complexe" qui permettra d'établir les fondations culturelles et politiques des Amazones avant l'arrivée de Wonder Woman.
Bien que le casting n'ait pas encore été annoncé, Gunn a confirmé que le développement avance "très activement" sous sa supervision directe. Paradise Lost est clairement positionné comme l'une des pièces maîtresses du puzzle narratif que Gunn construit autour des trois piliers du DCU : Superman, Batman et Wonder Woman.
Swamp Thing : Mangold attise l'espoir des admirateurs
La patience pourrait bien être récompensée pour les admirateurs de la Créature des marais. Le film Swamp Thing continue son développement, avec l'espoir que James Mangold prenne les rênes du projet après avoir terminé A Complete Unknown.
Safran a expliqué que Mangold est venu à eux avec une vision pour Swamp Thing qui les a immédiatement séduits. Ils attendent maintenant qu'il soit prêt à plonger dans ce projet, mais tout est en place pour démarrer quand il le sera. Une situation rare où c'est le réalisateur qui détermine le calendrier du studio, témoignant de la confiance accordée au cinéaste de Logan.
Contrairement à certaines rumeurs, Gunn a précisé que Swamp Thing ne sera pas détaché du DCU, tout en reconnaissant qu'il ne sera pas aussi étroitement lié à la trame narrative principale que d'autres productions. Cette approche flexible permettra à Mangold d'explorer l'horreur gothique et écologique associée au personnage, un autre exemple de la diversité tonale que Gunn souhaite instaurer.
Booster Gold : Le super-héros imposteur arrive en série
"C'est une comédie sur l'imposture et le syndrome de l'imposteur." Cette description de Booster Gold par James Gunn donne le ton de cette série qui promet d'apporter une touche d'humour et de légèreté au DCU.
Pour ceux qui ne connaissent pas le personnage, Booster Gold est un voyageur temporel du futur qui utilise la technologie avancée de son époque pour se faire passer pour un super-héros dans le présent. Son histoire permet d'explorer des thèmes comme la célébrité, l'authenticité et la rédemption avec un angle comique.
Gunn a confirmé que le développement de la série se poursuit, avec un scénario qui prend forme. Aucun casting n'a encore été annoncé, mais le créateur a laissé entendre que le personnage pourrait apparaître ailleurs dans le DCU avant d'obtenir sa propre série, illustrant l'approche interconnectée du nouvel univers partagé.
The Authority et Waller rencontrent des obstacles
Gunn a admis que certains projets annoncés en janvier 2023 font face à des défis. The Authority, en particulier, s'est avéré plus complexe à développer que prévu.
"The Authority présente des similarités thématiques avec d'autres productions comme The Boys qui saturent actuellement le marché. Nous voulons nous assurer que notre approche soit véritablement distinctive." Cette prudence démontre la volonté de DC Studios de ne pas simplement suivre les tendances, mais de les créer.
Quant à Waller, la série dérivée centrée sur l'impitoyable Amanda Waller, son développement traverse actuellement des turbulences. Bien que Gunn soit resté discret sur la nature exacte de ces difficultés, il a maintenu que ces projets ne sont pas abandonnés, juste repositionnés dans leur calendrier.
Les jeux vidéo : Le pari audacieux de l'intégration narrative
"Les jeux ne seront pas de simples produits dérivés, mais des chapitres essentiels de notre univers." Cette vision révolutionnaire exprimée par Gunn pourrait bien changer radicalement notre façon de consommer les récits de super-héros.
Contrairement aux habitudes de l'industrie où les jeux vidéo sont généralement traités comme des adaptations secondaires, DC Studios les intègre directement dans sa planification narrative globale. Gunn a confirmé son implication personnelle dans le développement de plusieurs titres interactifs dont les événements seront considérés comme canoniques dans le DCU.
Ce difficile équilibre représente l'un des paris les plus audacieux de DC Studios, qui pourrait transformer l'industrie tout entière si le succès est au rendez-vous.
Sept projets par an : Le défi titanesque du DCU
"Sept. C'est le nombre magique." Cette déclaration de Peter Safran a marqué les esprits : DC Studios ambitionne de sortir sept projets par an à terme. Une cadence qui représente à la fois une promesse audacieuse et un défi titanesque pour les équipes créatives.
Cette stratégie se décompose ainsi : deux films en prise de vue réelle, un film d'animation, deux séries télévisées live-action et deux séries animées. Un calendrier qui permettrait au DCU d'être constamment présent dans le paysage audiovisuel, sans jamais nous laisser le temps de l'oublier.
"La constance est aussi importante que la qualité," explique Safran. "Nous voulons être présents tout au long de l'année, mais jamais au détriment de l'excellence créative." Cette ambition s'accompagne d'une méthodologie rigoureuse : chaque projet est planifié des années à l'avance, avec des équipes dédiées qui peuvent prendre le relais si nécessaire.
Ce rythme soutenu ne sera pas atteint immédiatement, mais il représente l'objectif à moyen terme. Une vision qui tranche radicalement avec l'approche parfois erratique de l'ancien DCEU et qui rapproche davantage DC du modèle Marvel, tout en préservant sa propre identité créative.
La conquête du jeune public : Trois séries animées en approche
Élargissant encore le spectre du DCU, Safran et Gunn ont annoncé trois séries animées destinées à un public familial : My Adventures with Green Lantern, Starfire, et DC Superpowers.
Ces séries ne sont pas conçues comme de simples produits dérivés, mais comme de véritables portes d'entrée vers l'univers DC, avec le même niveau d'exigence narrative que les projets plus matures. Ces productions permettront d'attirer un public plus jeune tout en restant cohérentes avec l'univers global.
My Adventures with Green Lantern explorera le cosmos DC à travers les yeux d'un enfant, tandis que Starfire se concentrera sur la princesse extraterrestre des Teen Titans. DC Superpowers sera quant à elle une célébration plus large des capacités héroïques de différents personnages DC.
L'ombre de la Justice League plane sur le DCU

Alex Ross - Justice League (2017)
Si Gunn est resté délibérément vague concernant l'arrivée des grandes équipes iconiques comme la Justice League ou la Justice Society, il a confirmé que des projets d'ensemble figurent dans son plan directeur.
La stratégie semble claire : établir d'abord les héros individuellement avant de les réunir, à l'inverse de la précipitation qui avait marqué le DCEU. Cette approche patiente pourrait éviter les écueils narratifs qui ont miné les précédentes tentatives d'univers partagé de DC.
Un univers riche au-delà des figures emblématiques
Le catalogue DC est l'un des plus riches de la pop culture mondiale. Cette évidence prend tout son sens quand nous considérons l'ensemble des projets annoncés. Des séries comme Lanterns et Paradise Lost permettront d'approfondir des aspects du monde DC jusqu'ici inexplorés à l'écran, tandis que des projets comme Swamp Thing et Booster Gold illustrent la diversité tonale qui caractérisera ce nouvel univers.
Le défi qui se pose maintenant à DC Studios est double : maintenir une cohérence narrative globale tout en permettant à chaque projet d'exprimer sa propre identité créative. L'équilibre est précaire, mais c'est dans cette tension que réside la magie.
La construction de cet univers ne se fera pas sans obstacles. Certains projets comme The Authority et Waller font déjà face à des défis, tandis que d'autres, comme la Justice League, ne sont qu'évoqués sans calendrier précis. Cette prudence témoigne des leçons tirées des échecs passés.
Alors que Superman s'apprête à inaugurer officiellement cette nouvelle ère en 2025, c'est tout un univers narratif qui se prépare dans l'ombre. Un univers où les projecteurs ne seront plus exclusivement braqués sur les figures les plus connues, mais où chaque personnage, même le plus obscur, pourra trouver sa place au soleil.
Source : Screenrant